Maxime Héraud, opérateur de prise de vues, est intervenu sur la formation Gérer la chaîne numérique et les modes de fabrication : le directeur de post production.
« Avec le numérique, la lourdeur des fichiers, le directeur de post production est un poste de plus en plus important. J’ai essayé lors de mon intervention d’être le plus possible du côté de l’assistant caméra, de l’opérateur, du cadreur. J’ai montré aux stagiaires ce qu’était vraiment une équipe image, qui était responsable de quoi dans cette chaîne. »
Pour pouvoir produire un film destiné à une sortie salles avec un visa d’exploitation en optimisant son budget, il est nécessaire de connaître parfaitement les étapes de fabrication. Pendant les 5 semaines de formation, les stagiaires manipulent eux-mêmes le matériel en se confrontant aux étapes du tournage, aux workflows, ce qui leur permettra d’être très précis au moment du devis.
La deuxième semaine est consacrée au tournage : à la gestion des médias, aux choix des caméras. En partenariat avec Cinedesk, les stagiaires travaillent sur un plateau de 220m2 sur fond vert, avec une Red Epic, une Alexa et une C300 mise à disposition.
« Le poste de premier assistant caméra est vraiment fondamental pour toutes les étapes qui vont suivre, surtout dans la manière qu’il va avoir de transmettre les infos à chacun.
L’outil de l’opérateur et sa relation avec le metteur en scène, selon le sens que l’on doit donner à l’image, son importance et surtout à quoi cette image est-elle destinée (cinéma, télé, entreprise). A chaque projet il y a un enjeu.
Comment on fait le point, la température de couleur… il faut qu’ils aient la conscience des corps de métier, qui fait quoi et avec quels outils. Sans rentrer d’une manière trop approfondie dans ces outils numériques qui évoluent toutes les semaines…
On est toujours à la recherche du meilleur, le plus de définition, les meilleures couleurs. Mais il faut trouver quel outil est le plus adapté à quelle situation : par exemple, faire du news avec une C300 n’a pas tellement de sens, parce que c’est une caméra qui par son ergonomie n’est pas tellement adaptée à ce type de tournage. De même, faire de l’épaule toute la journée avec une Alexa, en news ça ne marche pas.
Quels sont les pièges : si vous voyez une image qui est désaturée, un peu dans les marrons et qui vient d’une Alexa, peut être qu’il y a un problème d’infrarouge. Comme en 35mm, ou selon la couleur de la rayure qui pouvait apparaître sur la pellicule, pouvait venir de la caméra, du labo, du support etc.
Savoir qui peut être responsable de quelle panne, et pourquoi un bon premier assistant et une bonne équipe c’est important sur un film. Si vous vous retrouvez avec des essais mal faits, un mauvais rapport avec le labo, si jamais il y a un problème au tournage, les assurances ne vous rembourseront pas. D’où l’intérêt de ne pas négliger une bonne semaine d’essais caméra. Si les assurances constatent une panne, ils la prendront en charge, si c’est une négligence d’assistant, ils ne la prendront pas en charge.
Ce qui est intéressant c’est de parler de son expérience et du rapport qu’on a eu avec les directeurs de production ou les directeurs de post-production. Essayer d’avoir la caméra et le workflow le plus juste possible, par rapport au sujet et à l’exploitation qu’on va en faire. »
Propos recueillis le 17 juin 2014.
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