Voici la première partie du focus concernant les Ghosts. Ici, nous allons essayer de faire un tour d’horizon sur cette technique de maintenance informatique très répandue dans le monde professionnel.
La seconde partie sera publiée courant premier trimestre 2015 et présentera les procédures techniques pour mettre en place des Ghosts propres et utilisables en entreprise en prenant un exemple type venu de notre organisme de formation.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Le Ghost ? Qu’est-ce que c’est ?
Un Ghost ? Casper, pardon ?
Sous l’acronyme du GHOST se cache «General Hardware System Transfert». Bon, ça ne nous aide pas vraiment.
Un Ghost, c’est «l’image disque» d’un système d’exploitation. C’est la sauvegarde d’une partition ou d’un disque dur abritant le système d’exploitation, les pilotes, les mises à jours et généralement les logiciels.
L’objectif étant de sauvegarder votre système à un moment précis sur une image disque. Celle-ci pourra donc être re-posée au moindre signe de faiblesse dans l’avenir.
Les Ghost ont pour unique but de sécuriser votre outil (Système d’exploitation/ Logiciels) en cas de défaillance. En aucun cas le Ghost ne servira d’outil de sauvegarde pour les projets et médias. Divers logiciels et techniques de sécurisation sont dédiés à cela, et il est très important de faire la distinction.
Il existe beaucoup d’utilitaires dédiés aux Ghosts, surtout pour les OS Windows et Linux, Mac profitant d’un utilitaire intégré plutôt précis et stable (l’utilitaire de disque, et non la TimeMachine qui est un outil de sauvegarde incrémentale plus grand public).
Aujourd’hui, les utilitaires les plus perfectionnés permettent de faire bien plus qu’une sauvegarde propre de votre système. Ce sont de vrais couteaux suisses. Ils offrent à un utilisateur averti une multitude de systématiques de maintenance software et hardware.
Un bon exemple de ce type d’utilitaire multifonctions est SRCD (System Rescue CD). Petit OS portatif (à mettre sur une clef USB ou sur CD) permettant de booter sur un Linux Gentoo dédié à la maintenance informatique. Mais nous y reviendrons plus en détail dans la partie «Utilitaire» de cette «Partie 1 Focus» sur les Ghosts.
D’où ça vient ?
Les Ghosts sont apparus pour la première fois en 1996, créés par une société Néozélandaise. «GhostWalker» le premier utilitaire, n’était capable de cloner qu’un disque (pas de partition) et uniquement en FAT et NTFS.
Symantec rachète le logiciel en 1998 pour 29 millions de dollars à la société Binary Research. C’est donc Symantec qui sortira le logiciel (Norton Ghost) le plus proche de ceux qu’on utilise aujourd’hui puisqu’il intégrera pour la première fois un utilitaire de partition qui permettra non seulement de contrôler les partitions (taille de volume, table de partition…) mais aussi de cloner ces partitions dans le but de les réutiliser plus tard en cas de maintenance. Norton Ghost existe toujours actuellement sur le marché, bien qu’il ne soit clairement pas l’utilitaire le plus perfectionné, en plus d’être payant.
Ce n’est qu’en 2000 que le support des partitions en Ext2 aura lieu, donnant accès aux Ghosts au grand monde de Linux. C’est un pan important de l’histoire du Ghost, puisque c’est de cette intégration que naîtront les System Rescue CD et autre G4L, OS de maintenance bootable de l’univers Linux qui viendront nous changer la vie plus tard.
C’est ensuite, en 2002 que le support réseau apparaît, permettant de gérer la maintenance via les Ghosts à distance dans un réseau organisé d’entreprise.
Les bases sont posées, la suite n’est qu’évolution et adaptation technique de nos matériels (support du SATA, de l’USB, du Firewire ainsi que des graveurs CD) permettant d’arriver où nous nous trouvons maintenant.
A quoi ça sert concrètement ?
L’intérêt principal du Ghost est de sauvegarder une partition ou un disque dur en créant une image disque à un « instant T ». Généralement on sauvegardera le système d’exploitation et son environnement logiciel (en fonction du partitionnement) pour être en mesure de le restaurer plus tard en cas de panne.
Il est judicieux de choisir comme « instant T » le moment où la machine est la plus stable, c’est-à-dire après l’installation du système ainsi que ses mises à jour et après configurations de l’environnement logiciel. Il est par ailleurs très important de bien partitionner les disques durs, cela permettra notamment pour une station de montage, de bien séparer la couche OS des médias et des projets et ainsi ne ghoster que l’outil à proprement parler (OS/Logiciels).
Cette manipulation est un gain de temps très important pour une entreprise ou pour n’importe quel parc informatique, elle permet d’avoir à disposition un outil rapide et efficace pour contourner de sérieux problèmes hardware ou software.
Le Ghost est donc un outil primordial pour n’importe quel professionnel voulant sécuriser sa station de travail, ou pour n’importe quelle entreprise voulant optimiser ses temps de maintenance tout en gardant un parc informatique stable.
Les utilitaires
Il existe énormément d’utilitaires dédiés à la création de ghost.
Après sélection des logiciels les plus qualitatifs, je vais tacher de les présenter un par un en insistant sur les avantages et les faiblesses de chaque franchise, pour vous permettre de faire le choix le plus pertinent en fonction de votre flux de travail.
- Acronis True Image
- System RescueCD
- CloneZila
- Aomei Backupper
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Acronis True Image
Acronis True Image est considérée comme un véritable classique du genre.
Son interface simplifiée, très «Userfriendly» et sa nouvelle catégorie «Prise en main» disponible dans la version 2014 avec un tutoriel d’utilisation font de lui le logiciel de Ghost le plus abordable du marché. Très classiquement, il supportera la sauvegarde vers divers supports : disque dur, NAS/SAN, mais aussi CD/Blu-ray avec découpe automatisée en fonction du support.
Avantages
- Acronis dispose d’un système de sauvegarde incrémentale automatisé. C’est à dire qu’il sauvegardera toute nouveautés apportées à un dossier spécifiquement défini par l’utilisateur en amont.
- Dans un autre domaine, Acronis propose aussi une Sandbox de sécurité pour l’installation ou la mise à jour de nouveaux logiciels. Un must en cas de configuration délicate.
- Il propose aussi un stockage cloud pour le backup de vos ghosts, moyennant un abonnement mensuel.
Inconvénients
- Pas de support du GPT, uniquement le MBR
- Pas de support du VHDX, donc pas de support de Windows 8 – Windows server actuellement
- Logiciel payant, avec Trial de 30 jours après inscription chez Acronis.
Le Constat
Acronis True Image est une des légendes de la sauvegarde, facile d’utilisation et très propre au niveau de l’interface, beaucoup d’entre nous ont découvert le monde du ghostage grâce à lui. C’est cependant son manque de support et ses instabilités trop fréquentes qui le relégueront au fil du temps dans la division « utilisation personnelle ou grand public ».
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
System rescue CD
SRCD est un système d’exploitation de maintenance développé par la communauté de Linux dans le but d’offrir à ses utilisateurs un moyen stable et efficace d’intervenir sur des systèmes de type Windows ou Linux.
En effet, System Rescue CD s’installe sur un liveCD ou sur Clé USB et permet à votre machine de booter sur un OSLinux Gentoo. Il profite actuellement d’une multitude de petits utilitaires dédiés à la maintenance. De plus, le code de l’OS est complètement ouvert et permettra aux plus aguerris de développer des utilitaires spécifiquement dédiés à leurs flux de travail, ou des automations de maintenance.
System Rescue CD dispose d’une interface graphique plutôt utile pour les Ghosts, cependant, une grande partie des outils de maintenance reste en lignes de codes. Les manipulations restent cependant plutôt intuitives et si, au début, cela peu paraître un peu barbare, on s’y fait très vite.
L’avantage d’utiliser un OS portatif sous Linux, c’est la possibilité de créer des partitions en Ext2/3, les standards Linux, qui feront office de «partitions cachées» pour les utilisateurs qui eux travailleront sur Windows. Ainsi, on multipliera les sécurisations, avec une version des sauvegardes directement sur la machine sous partition secrète (en Ext3, invisible par Windows) et une version sauvegardée dans un disque dur bien rangé au fond d’une armoire, de préférence dans un autre bâtiment.
La bibliothèque d’Alexandrie aura marqué l’histoire, il faut toujours multiplier les systèmes de sécurités.
Avantages
- La Multitude d’utilitaires qui font de SRCD un véritable couteau suisse de l’administration système
- La compression des ghosts totalement paramétrable
- L’utilitaire Linux qui permettra de créer des partitions invisibles par Windows
- Une stabilité démontrée en condition de travail.
- Complètement gratuit et le sera toujours puisque Freeware de chez Linux
Inconvénients
- Une interface graphique limitée et pas très «Userfriendly».
- Une grosse partie de lignes de codes un peu déroutante pour les moins familiers.
Le Constat
SystemRescueCD est un système d’exploitation validé par le monde professionnel. Non seulement performant, paramétrable jusqu’au bout des ongles et très stable, c’est aussi un véritable couteaux suisse grâce au panel extensible d’utilitaires à disposition. Reste son manque d’interface graphique, qui sera son plus gros défaut, le rendant difficile d’accès. Testé et approuvé au quotidien dans les locaux de lapins bleus formation.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
CloneZilla
CloneZilla est un utilitaire à base de Linux, à l’instar de System Rescue CD. Il intègre les mêmes noyaux de logiciels, avec Gparted, Partimage… l’interface n’est par contre pas la même et les logiciels ne s’utilisent pas de la même façon. Contrairement à System RescueCD, CloneZilla est dédié uniquement au ghostage.
Il fonctionne donc de la même façon que SRCD, c’est un OS bootable, à mettre sur liveCD ou clef USB, il dispose d’une interface graphique plutôt basique, mais efficace.
Avantages
- Stable et professionnel, il profite des mêmes avantages que SRCD de par sa provenance ( Linux )
- Bonne intégration du réseau pour serveur avec SAMBA
- Complètement gratuit et il le restera toujours puisque c’est un Freeware de chez Linux
Inconvénients
- Même s’il profite d’une interface graphique un peu plus évoluée que SRCD, CloneZilla reste un peu barbare dans son utilisation
- Dispose de moins d’utilitaires d’administration que SystemRescueCD, bien qu’il utilise les même noyaux pour le ghostage.
Le Constat
Bien qu’un peu plus intuitif que SystemRescueCD, CloneZilla propose les mêmes utilitaires de ghostage pour moins d’outils de maintenance. Il reste un très bon logiciel, stable et robuste, particulièrement dédié aux entreprises avec sa bonne gestion de SAMBA pour les SAN/NAS.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Aomei Backupper
Aomei Backupper est un logiciel de type Windows, dans la même veine qu’Acronis True Image. L’interface est peaufinée et très «userfriendly». Lui aussi proposera l’installation en LiveCD ou clef USB, ainsi qu’une installation classique. Aomei se dispatche en plusieurs grosses versions.
Avantages
- Met à disposition l’incrémentale et l’automation pour vos sauvegardes. En clair, après une première sauvegarde propre de votre système, vous pouvez programmer une automation qui s’occupera chaque samedi soir à 22h59 d’incrémenter uniquement ce qui est nouveau sur votre ghost d’origine. Une précaution supplémentaire pour les plus avisés… Méfiance, dans les faits, ce n’est pas tout à fait ça, car il est très important de garder un Ghost original par sécurité.Il sera donc judicieux de créer un second ghost dédié à l’incrémentale.
- Très bon point pour Aomei, qui est le premier à proposer un système aussi bien élaboré sans développement auxiliaire comme dans le cas de SystemRescueCD ou CloneZila.
- Version Gratuite disponible
Inconvénients
- La version gratuite n’offre pas toutes les options d’administrations
- Quelques instabilités lors de la restauration d’images disques
Le Constat
Aomei Backupper profite d’une interface très intuitive. L’intégration de l’automation et de l’incrémentale est un véritable point fort, et même si Aomei Backupper est encore tout jeune, c’est un très bon utilitaire facile d’utilisation. Reste l’impossibilité d’utiliser tous les utilitaires de maintenance si la version payante n’est pas activée et certaines instabilités au niveau de la restauration.
Article rédigé par Erwan Zamoun