En partenariat avec Skydrone, nous proposons depuis 2015 des formations au pilotage de drone devenues une référence en la matière. Cette année, la formation théorique de préparation à l’examen de la DGAC devra répondre à la nouvelle législation en vigueur au 1er juillet. Décryptons avec Skydrone les nouveaux enjeux de cette réforme et évoquons ensemble nos solutions de formations. L’occasion pour nous de vous présenter notre nouveau programme dédié à la photogrammétrie, conventionné annuellement par l’AFDAS.
Nouvel examen théorique pour les Télépilotes
Adèle, tu es formatrice sur le stage « Théorique ULM », qui prépare, en 4 jours, à l’examen de la DGAC obligatoire pour les opérateurs drone. En quoi consiste le nouvel examen en vigueur à partir du 1er juillet ?
Adèle : L’objectif de la DGAC est toujours le même : s’assurer que les opérateurs que nous formons auront les connaissances nécessaires liées à la réglementation en vigueur pour le télépilotage d’un drone. Il est indépendant de la DNC, qui, elle, vient attester des compétences techniques en terme de pilotage. Le nouvel examen théorique mis en place cette année concernera cette fois précisément les drones. C’est une mise à jour que l’on attendait depuis un moment. En réalité, l’examen qui existait jusqu’à maintenant était une solution provisoire mise en place par la DGAC. Il délivrait un diplôme dédié plus spécifiquement à l’ULM.
Le nouvel examen sera-t-il très différent de l’examen actuel en terme de préparation pour les stagiaires ?
Adèle : Le programme s’allège de certains points qui concernaient exclusivement l’ULM et sera à l’arrivée un peu plus dense que celui de l’examen actuel. Il s’agira d’un QCM de 60 questions qui seront donc davantage en rapport avec les drones. Le programme est déjà public, et téléchargeable en ligne. Nous adaptons actuellement la formation à ces nouvelles données pour que les premiers stagiaires candidats soient préparés au mieux. Aujourd’hui, ce diplôme est un passage obligé pour ceux qui veulent en faire un métier et voler en conformité avec la loi. Tout comme le passage de la DNC à l’issue du stage pratique, l’examen théorique est une condition sine qua non à la pratique professionnelle du drone.
Quelles solutions pour se former ?
La formation théorique en 4 jours combinée à la formation pratique de pilotage en 15 jours est donc une solution complète, qui permet de valider les deux examens obligatoires : celui théorique de la DGAC et la DNC pratique. Il existe également un stage court de 7 jours qui combine la formation théorique et le passage de la DNC pour les stagiaires sachant déjà piloter. Leurs concepts sont-ils très différents ?
Tony : En effet, le stage court inclut la préparation à l’examen théorique de la DGAC dans un seul et même module de 7 jours, ainsi que le passage de la DNC (déclaration de niveau de compétence) pour la partie pilotage. Les stagiaires qui s’inscrivent au stage court savent donc préalablement piloter. La partie pilotage est limitée à un contrôle de leurs bases et à la préparation et au passage de la DNC. L’objectif de ce programme est davantage de se mettre en conformité avec la loi en un nombre de jours optimisé et d’obtenir les autorisations légales de vol.
Le stage long, lui, propose 15 jours de maîtrise de pilotage, qui viennent s’ajouter aux 4 jours de formation théorique. Il a vocation a proposer un programme complet, incluant mécanique de vol, réglementation, réglages caméras adaptés à l’image aérienne, pilotage en condition dégradée… Les deux premiers jours de vol sont consacrés entièrement au pilotage à vue, car c’est une étape essentielle et parfois négligée par certains opérateurs. C’est pourtant très important ne serait-ce que du point de vue de la sécurité. Et puis, au rythme de l’évolution de l’apprentissage des stagiaires, on commence à orienter le stage vers de réelles compétences audiovisuelles.
Quel est le profil des personnes qui viennent se former au pilotage de drone ?
Tony : Parmi les personnes qui s’adressent aux lapins bleus pour suivre cette formation, on a à faire à des JRI, à des journalistes, qui sont des gens de terrain, intéressés par des machines légères, qui se déploient rapidement et font une belle image, sans avoir nécessairement besoin d’une esthétique très recherchée.
On propose donc aux stagiaires, une fois passée l’étape du pilotage à vue, de se perfectionner exclusivement sur les machines les plus adaptées à leurs intérêts. Ils pratiqueront donc avec un Mavic, ou un Phantom 4 Pro. Nous avons aussi un public d’assistants caméras, de personnes qui s’orientent vers la fiction, le long-métrage, et qui s’intéressent à des machines un peu plus haut de gamme, qui permettent notamment de travailler en double opérateurs. Ils ont alors la possibilité pendant le stage de quitter le Phantom 4 Pro ou le Mavic pour s’initier à l’Inspire ou à des machines plus évoluées.
Opérateurs Skydrone : des tournages cinéma à la formation
Tony, tu es toi-même un opérateur drone qui intervient sur les tournages tout en dispensant également de la formation. Est-ce cette double activité qui fait, notamment, l’intérêt des stages avec Skydrone ?
Tony : Il est vrai que cette activité permanente nous donne une expérience concrète du terrain. Cette année, Skydrone est intervenu sur une dizaine de longs-métrages, pour lesquels on nous a demandé de réaliser des plans de drone. Parmi lesquels Au revoir là-haut, Co-exister, Taxi 5, Santa & Compagnie, Il a déjà tes yeux… pour n’en citer que quelques uns.
On sait comment se passe un tournage de A à Z, ce qu’on attend d’un opérateur drone sur un plateau, et on transmet cela à nos apprenants. En général, ceux qui font de l’image sur les tournages ne s’occupent pas de formation. Ou au contraire, certaines sociétés font uniquement de la formation. Les formateurs sont alors souvent des aéromodélistes recrutés pour cela. C’est rare d’avoir le temps de combiner les deux activités. Et Skydrone ne se limite pas au cinéma. On vient également nous chercher pour des publicités, comme récemment avec Samsung, ou encore des séries pour Netflix.
En quoi, par exemple, votre expérience de plateau est-elle utile aux stagiaires pour anticiper des cas concrets ?
Il y a par exemple dans le travail de l’opérateur drone, toute une partie qui concerne la législation. Piloter en conformité avec la loi, définir des zones de vol, solliciter les autorisations… qui représente au moins 50 % du travail. Car même si lorsqu’on est très bon en prise de vues, si on ne sait pas solliciter ces autorisations, on ne peut pas exercer le métier. On transmet donc aussi cela à partir de cas concrets, en leur disant dans quels cas de figure on a eu des soucis, on s’est heurté à un mur. Donc attention : si vous faites la même chose, vous serez face à un refus. Voici comment éviter cette situation. Cela fait partie des nombreux « trucs et astuces » que l’on partage avec eux.
La photogrammétrie : une technique incontournable et ses nouveaux domaines d’application
Comment est née cette nouvelle formation sur cette technique, et quelles sont ses domaines d’application ?
La photogrammétrie est devenue incontournable en quelques années pour la modélisation 3D. Au départ, elle était principalement utilisée dans le secteur de l’inspection d’ouvrage, de bâtiments, terrains, édifices. Il y a toujours une forte demande dans ce domaine, où l’on utilise un drone comme un outil purement technique, avec lequel on peut modéliser un espace. Mais désormais, elle est également adoptée dans l’audiovisuel, avec un système de reconstitution 3D pour les décors de cinéma. Cette technique offre dans ce contexte des possibilités innovantes et intéressantes. Voici comment est née tout naturellement l’idée de créer cette formation.
Y-a-t-il une partie commune entre la formation au pilotage de drone et la formation à la photogrammétrie ?
Il y a un vrai tronc commun avec la formation audiovisuelle. Sauf qu’une fois en pratique, pendant la partie pilotage, au lieu d’expliquer comment faire un joli plan avec un drone, on va plutôt montrer avec quels outils on configure un plan de vol automatique pour réussir à modéliser un bâtiment. Car encore une fois, la photogrammétrie devient intéressante précisément dans ce domaine.
A quelles compétences peuvent prétendre les stagiaires à l’issue de la formation ?
Si on arrive sans aucune connaissance dans le domaine du drone, et que l’on veut tout maitriser, il est préférable de commencer par la formation théorique, puis la formation de 15 jours de pilotage, qui inclut le simulateur et la réglementation. En suivant la formation photogrammétrie uniquement, on sera déjà capable de piloter, d’exploiter une mission, et d’exploiter les données que l’on a produites. On aura donc toutes les connaissances nécessaires pour démarcher des employeurs et clients potentiels.