FOCUS : DISQUES DURS – SSD

Après un précédent Focus sur les Ghosts, voici un Focus théorique sur les disques SSD. Suivront dans les prochains mois les parties tutorielles pratiques respectives sur la mise en oeuvre des Ghosts et la maintenance des disques durs.

Un disque dur SSD, qu’est-ce que c’est ?

 

PARTIE 1 : UN SSD ? QUID ?

 

Un SSD (Solid State Drive – Disque dur électronique) est un disque dur composé de mémoire Flash NAND donc sans aucune mécanique intégrée, à contrario du HDD ( Hard Disk Drive – disque dur à plateaux). En clair, c’est exactement la même chose qu’une Clef USB, mais en plus gros.

Cette particularité rend ces disques plus solides et leur permet un temps d’accès aux données quasi-instantané contrairement au HDD qui doit aller chercher physiquement les blocs contenant le fichier demandé.

 

Les taux de transfert et la durée de vie sont conditionnés par la mémoire flash du SSD. Selon le type de mémoire (SLC/MLC/TLC), le SSD enregistrera 1, 2 ou 3 bits par cellules. Moins il y a de bits par cellules, plus la technologie est performante (meilleure durée de vie / meilleur taux de transfert).

 

Les performances du disque physique sont toujours conditionnées par le type d’interface (ou contôleur) qui permet l’accès aux données. Outre les interfaces standard telles que le SATA II ou SATA III, il existe des SSD en PCI Express qui atteignent des taux de transfert de l’ordre de 1,5Go/s en lecture et 1,3Go/s en écriture soit dix flux HD non-compressée en lecture temps réel !

Autant dire qu’on est bien loin des performances proposées par des disques à plateau (même les 10 000tr/mn).

Nouveau disque, nouvelles contraintes

Les disques SSD sont très jeunes et nous ne bénificions pas d’autant d’expérience des contraintes que pour les disques à plateaux.

Les disques à plateaux sont affectés par plusieurs phénomènes d’usure liés à la technologie mécanique. Les moteurs entraînent les plateaux à de très grandes vitesses, ce qui augmente les risques de détoriation des plateaux, des bras et des têtes de lecture.

Les disques SSD subissent un phénomène d’usure lié à la mémoire flash. A chaque réécriture des données, des cellules sont soit détruites, soit déteriorées. A chaque cycle, le SSD réduit un peu plus sa durée de vie. Cette autodestruction sera plus ou moins importante en fonction de la technologie de mémoire Flash. (cf : Les Performances et le rapport qualité prix) Au fil des écritures et à force de detruire des cellules, le disque SSD devient soit inutilisable, soit nettement moins performant.

 

*** Mais alors pourquoi tu me parles d’un disque qui s’autodétruit quand on écrit dessus ? Ça veux dire que si je travaille sur un long métrage avec mon SSD, je ne pourrai pas l’utiliser pour un autre projet ? ***

Je partage tes craintes, petite voix, mais si tu remplaces le disque système de ta machine par un SSD, tu auras l’impression d’avoir 5 processeurs de plus !
C’est un peu comme si, à chaque fois que tu faisais un pas, une minute de ta vie t’était soutirée. Tu devrais repenser ta méthode et tu prendrais ta voiture pour aller au travail. Tu y gagnerais une vitesse de déplacement incomparable… (sauf si l’interface du périphérique est saturée.)

 

Eh bien c’est la même chose avec les SSD, il faut simplement adapter notre utilisation à cette contrainte pour profiter des perfomances impressionantes tout en se protégeant au maximum en cas de défaillances.

Qu’il soit question de la durée de vie des disques à plateaux ou des SSD, il est très important de mettre en place des procédures contre la perte de données. Si vous optez pour un SSD comme disque système, il est primordial de faire des ghosts afin de retrouver au plus vite votre configuration en cas de défaillance.(cf : Focus sur les ghosts)

Mettre en place une organisation dédiée aux SSD

 

Plus tôt, nous avons evoqué l’idée que le SSD s’auto-détruisait à chaque réécriture. Comment faire pour limiter au maximum ces réécritures ?

En tout premier lieu, l’utilisation unique du SSD comme disque Système augmentera considérablement la durée de vie du disque. Le SSD se limitera alors aux réecritures obligatoires dues à l’OS, à l’installation des applications et des mises à jours de celles-ci, et aux activités des applications. Il sera d’ailleurs, lors d’un tuto à venir, intéressant de se pencher sur la question de l’optimisation de l’OS Windows ou Mac pour réduire au maximum ces réecritures.

C’est aussi un choix économique : puisque le disque SSD n’abritera que le système et ses applications, il est inutile d’acheter de grosses capacités (256Go suffiront par exemple à soutenir une machine de montage pendant plusieurs années d’exploitation).

L’intérêt final étant bien sur d’ajouter un ou plusieurs disques à plateau en complément, avec une bien plus grosse capacité de stockage pour y ranger vos médias. Ceux-ci pourront être agencés en RAID et s’occuperont uniquement de stocker et de sécuriser vos médias et projets en tout genre.

*** D’accord, mais si j’utilise uniquement mon SSD pour le système, je ne gagne pas tant que ça en performances, si ? ***

Eh bien si !!

Puisque le système et les applications sont hebergées par le disque SSD, ils profitent donc du temps d’accés quasi-instantané aux données, et du coup, tout est nettement plus fluide. De plus, le système ne cohabite pas avec les médias ce qui facilite encore l’accès aux données.

En clair :

  • Fini l’attente interminable au démarage de la machine
  • Fini le « ring of death » une fois l’OS lancé, tout est fluide dès que votre machine a démarré
  • Fini l’attente lors de l’ouverture d’un logiciel : pour exemple, Adobe Photoshop CC s’ouvre en un peu moins de 4 secondes contre 16 secondes en HDD et croyez moi, une fois qu’on y a gouté, ces 12 secondes de différence paraissent interminables.

Petite mise en garde cependant : il faudra faire attention à la configuration des logiciels de montage (localisation des MediaFiles, des rendus, des fichiers de cache…) qui doivent être placés sur les disques à plateau pour éviter au maximum les réécritures sur le SSD.

Cette organisation est pour beaucoup d’entre nous la plus solide actuellement présentée (de par sa fiabilité et son côté économique) Sachez cependant qu’il existe aujourd’hui plusieurs moyens d’avoir un SSD fonctionnel : .

    • Le mode »Fusion » : 1 SSD et 1 HDD qui ne forment qu’un volume dans votre finder/poste de travail. Un algorithme maison des constructeurs permet d’identifier les fichiers que vous utilisez le plus régulièrement et s’occupe de dédier le SSD à leurs utilisations.
    • L’utilisation d’un unique SSD de grosse capacité comme le propose le dernier Mac Pro avec son Tera (1024Go) de SSD. Attention à la durée de vie pour les raisons évoquées ci-dessus qui s’appliquent particulièrement à notre domaine d’activité (la post production vidéo ou audio est extrêment gourmande en écriture). A noter cependant que le SSD d’1To présent sur le nouveau Mac pro est de type MLC, ce qui permet quand même d’obtenir une bonne durée de vie par rapport au TLC. Le principal défaut de cette configuration reste son prix extravagant (environ 600€ le Tera).
  • Les disques SSD peuvent aussi se mettre en Raid logiciel ou matériel pour démultiplier les performances en lecture et en écriture.

Les Performances et le rapport Qualité/Prix

 

 

 

Les modèles phares

 

Samsung 850 Pro – 250Go – MLC – 3000 cycles d’écriture

 

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Intel Serie 520 Cherryville – 240Go – MLC – 5000 cycles d’écriture

 

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Crucial MX100 – 512Go – MLC – 3000 cycles d’écriture

 

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Plextor M5 Pro Xtreme – 256Go – MLC – 3000 cycles d’écriture

 

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Article rédigé par Erwan Zamoun & Yohann Costedoat-Descouzeres