La prochaine formation aux Techniques des caméras à grands capteurs aura lieu le 14 octobre sur les caméras ARRI et RED. Elle sera dispensée par Kévin Pusceddu. Elle abordera notamment les nouveautés en terme de traitement d’image pour les utilisateurs RED depuis l’arrivée de l’IPP2.
Technicien chez Panavision et RVZ pendant 5 ans, Kévin Pusceddu est aujourd’hui assistant caméra sur des longs-métrages cinéma et formateur.
-
Qu’est-ce que l’IPP2 ?
-
Kévin Pusceddu : L’IPP2 (Imaging Processing Pipeline 2) est le nouveau système de traitement d’image utilisé par les caméras RED depuis fin 2016 – début 2017. Il a permis une meilleure standardisation de la gestion des couleurs et des rendus des courbes. L’IPP2 est caractérisé par une nouvelle courbe plus douce et moins contrastée : la courbe LOG3G10 et un espace colorimétrique plus étendu : le REDWideGamut. L’IPP2 a permis ainsi un meilleur contrôle des hautes lumières, plus de détails dans les zones sombres de l’image et une meilleure restitution des teintes chair. L’arrivée de l’IPP2 repose donc sur une nouvelle idéologie : offrir une seule courbe et un seul espace colorimétrique avec lequel on pourra enregistrer le plus d’informations possible en contraste et en couleurs pour faciliter ensuite les possibilités d’étalonnage en post-production.
-
Comment se passe la gestion de l’IPP2, en pratique, pour permettre à la fois une prévisualisation du look de son image au tournage tout en s’assurant plus d’amplitude de correction à l’étalonnage?
-
Comme cité précédemment, notre fichier est donc enregistré en IPP2 avec un large espace colorimétrique et des courbes moins contrastées. Mais l’image en IPP2 ne doit pas être celle affichée sur le moniteur ou le viseur de l’opérateur quand celui-ci règle son exposition, sa balance des blancs ou sa lumière. En effet, l’opérateur travaillera à partir d’un rendu d’image plus défini correspondant à une prévisualisation du rendu d’image souhaité.
Image Log
Image Look
-
Pour définir cette prévisualisation, l’opérateur peut lui même choisir le look qu’il souhaite voir affiché sur son écran. On parlera de LUT (LOOK AT TABLES). Il peut choisir des Luts déjà existantes à travers des bases de données comme par exemple le site LUTIFY qui vend des Luts avec de nombreux rendus d’image différents. Lutify propose également de reproduire des rendus d’image de films connus en gage de référence comme par exemple « No Country for Old Men » des frères Coen, « Children of men » d’Alfonso Cuaron ou « The favourite » de Yórgos Lánthimos, permettant ainsi à l’opérateur de partir d’un look connu et bien défini pour faciliter son travail.
Menu Red
-
Mais techniquement, il pourra bénéficier de l’apport du fichier brut enregistré en IPP2 s’il doit corriger un défaut à l’étalonnage car les informations qu’il aura enregistrées seront toujours plus vastes que celle qu’il a vu sur son moniteur.
-
Comment les stagiaires appréhenderont ces notions d’IPP2, de LUTs, en pratique pendant le stage ?
-
En pratique, les stagiaires pourront découvrir l’avantage de travailler en IPP2 sur les caméras Red et l’intérêt d’utiliser une LUT en visionnage lors du tournage. En terme d’étalonnage, les stagiaires apprendront à créer eux-mêmes une LUT sur DaVinci à partir d’un rendu esthétique qu’ils auront eux-mêmes défini. Puis ils intégreront ensuite leur LUT dans une caméra Red et Arri. Ils seront confrontés aux différents formats de LUTs existantes selon les caméras.
Interface DaVinci Resolve
-
La pédagogie de la formation s’appuiera sur deux supports de cours qui leur seront remis, l’un plus théorique qui condensera l’ensemble des notions abordées et l’autre, plus pratique qui guidera l’ensemble des exercices accomplis durant le stage. Parmi les objectifs pédagogiques pour le stagiaire, l’un des enjeux majeurs reste précisément l’alternance de théorie et de pratique, avec prise en main de la caméra et suivi individualisé du formateur. Car il n’y a pas meilleure école pour assimiler les enjeux techniques d’une caméra qu’en la manipulant.